Histoire:

Les premières locomotives électriques à crémaillère sont dotées de moteurs volumineux couplés à un équipement mécanique complexe qui occupent toute la caisse de la machine; elles ne circulent qu’à très faible vitesse, uniquement sur les tronçons équipés de la crémaillère. De nombreux chemins de fer doivent ainsi utiliser sur les parcours d’approche en plaine des automotrices « adhérence » qui sont ensuite poussées par les locomotives sur les sections à crémaillère. Dès 1908 les progrès technologiques permettent de concevoir les premières automotrices circulant indifféremment sur les tronçons adhérence ou crémaillère.
Cette automotrice fait partie de ces « pionnières », les moteurs et les composants mécaniques restent tout de même encombrants, ce qui explique la hauteur élevée du plancher. Situé sur les rives du lac Majeur, un chemin de fer conduisant de Stresa au sommet du Mottarone commande à la fabrique suisse SLM à Winterthur une série d’automotrices mixtes adhérence/ crémaillère. Au nombre de 5, elles sont quasiment identiques à la n°6 ici présente, et il est fort probable que cette dernière ait été la sixième motrice destinée à cette ligne. Restée en fabrique, elle trouve finalement acquéreur en Bas-Valais auprès du chemin de fer Monthey-Champéry, qui possède déjà 3 motrices semblables.
Initialement prévue et représentée sur la raison sociale de la compagnie – MCM : Monthey-Champéry-Morgins – la liaison vers Morgins ne sera pas réalisée. La 6 est cédée au Blonay-Chamby en 1975, remise en état à Monthey par des membres de la région, elle effectue une course d’adieux dans le Val d’Illiez avant d‘intégrer la collection du Musée une année plus tard. A l’occasion du centenaire de sa ligne d’origine, elle retourne en 2009 dans le Chablais où elle effectue des courses entre Aigle et Monthey après avoir bénéficié d’une révision approfondie menée grâce au personnel et à la direction des Transports Publics du Chablais à Aigle.

Texte: J.D.Paré