Histoire:

Les premiers chemins de fer voient le jour en Angleterre au début 1800, lorsqu’il fut possible de concevoir une machine à vapeur capable de se mouvoir et de tracter une charge sur une voie ferrée ; l’acheminement des lourdes marchandises devient ainsi plus facile et moins onéreux. Adapté au transport des personnes, les avantages de ce nouveau moyen de locomotion se font rapidement connaître dans toute l’Europe.
L’engouement suscité par cette première ligne entraîne trois ans plus tard l’ouverture d’une voie ferrée reliant Zürich à Baden, suivie de nombreuses autres lignes lancées dans tout le pays. Plusieurs entreprises se spécialisent dans la construction de matériel ferroviaire, dont la société industrielle suisse SIG à Neuhausen, mais de nombreux wagons sont produits par des firmes étrangères, qui vu leur taille et leur expérience proposent des véhicules à moindre coût. Pour en faciliter le transport par chars, généralement seules les pièces métalliques sont importées, les parties les plus volumineuses construites en bois étant réalisées par les ateliers des chemins de fer à Olten, Yverdon ou St Maurice.
Complément au réseau des « grandes » lignes à voie normale, la compagnie « Schweizerische Lokalbahnen » envisage de réaliser plusieurs lignes secondaires en Suisse ; elle ouvre en 1875 une voie ferrée entre Herisau et Winkeln dans le canton d’Appenzell, seconde ligne à voie étroite à voir le jour en Suisse après le Lausanne-Echallens. Une partie du matériel roulant est construit par une entreprise allemande, la fabrique de machines de Kirchheim an der Teck, dont le wagon E 30 qui est de nos jours l’un des plus ancien préservé en Europe. A l’exception de ses organes mécaniques, il est entièrement construit en bois, y compris son châssis. Moins cher que l’acier, ce matériau était également plus facile à travailler. Finalement la compagnie SLB restera cantonnée en Appenzell, dont elle devient le principal chemin de fer sous le nom d’Appenzeller Bahnen.

Texte: J.D.Paré