Histoire:

À la fin du siècle passé, les ingénieurs de différents pays rivalisent d’ingéniosité pour mécaniser le déblaiement de grandes épaisseurs de neige, congères, avalanches qui s’effectue alors à la main. Le chasse-neige rotatif se dessine petit à petit, auquel l’on adapte une chaudière pour entraîner la fraise grâce à la vapeur.
Les deux chasse-neige livrés en 1910 et 1912 au chemin de fer de la Bernina, sont probablement parmi les plus performants.
Automoteurs, ils peuvent se rendre par leurs propres moyens à l’endroit de l’intervention, où ils sont alors poussés par une locomotive pour le déneigement, la pleine puissance de la chaudière étant employée pour l’action de la fraise.
L’embiellage visible sous la caisse entraîne les essieux comme une locomotive à vapeur ordinaire, tandis que les bielles visibles à l’intérieur de la caisse transmettent le mouvement rotatif à la fraise; lancée à environ 170 tours/minute, celle-ci est à même de pulvériser de grandes épaisseurs de neige, mais aussi glace et troncs d’arbres recouvrant la voie après une avalanche par exemple.
En 1967, deux chasse-neige rotatifs électriques sont mis en service, entraînant la mise en retraite de l’un des deux vapeurs, l’autre étant encore en activité de nos jours, il effectue deux ou trois sorties hivernales pour la grande joie de photographes réchauffés…
Après un long périple, ce véhicule a intégré notre musée fin 1996, sa rénovation est en cours, et peut-être qu’il pourra un jour ou l’autre s’attaquer à nouveau à l’or blanc…

Texte: J.D.Paré