Histoire:

Au milieu du 19e siècle le transport des marchandises s’effectue à dos de mulet ou au moyen de charrettes tirées par des chevaux; à Lausanne, l’Almanach recense plusieurs entreprises qui proposent leurs services notamment entre le port d’Ouchy et le centre-ville. La mise en service en 1877 de la « ficelle » Lausanne-Ouchy, ancêtre du métro cher aux lausannois, permet d’acheminer par la voie ferrée les marchandises les plus lourdes, notamment les pierres de taille en provenance de Meillerie, sur la rive française du Léman, utiles à la construction de nombreux édifices et ouvrages d’art lausannois.
Dès 1906 le réseau des tramways lausannois va également contribuer au transport des marchandises les plus diverses : wagons en provenance de l’usine Nestlé de Bercher, charbon pour l’usine de Pierre de Plan, matériaux de construction et d’excavation… Plus de 52’000 tonnes – soit environ 5’200 wagons – sont ainsi acheminés pour la construction du réservoir d’eau potable du Calvaire et du bâtiment du Tribunal Fédéral à Mont-Repos. Les produits de la ferme –  légumes, blé, betteraves – «descendent en ville» grâce aux lignes « rurales » de Montheron et du Jorat, ainsi que le lait fraîchement produit.
Le wagon n°510 est acquis par la Ville de Lausanne en 1910. De grande capacité – c’est l’un des premier wagon à bogie mis en service – il est notamment utilisé pour le transport du bétail à l’abattoir de la Borde, trafic important qui atteint en moyenne près de 600 wagons par année. Deux fourgons automoteurs épaulés par plusieurs motrices déclassées assurent les services marchandises jusqu’à la suppression du réseau tramway en 1964. Ce wagon est utilisé ensuite pour le trafic de détail entre Aigle et Monthey, avant d’intégrer la collection du Blonay-Chamby en décembre 1993.

Texte: J.D.Paré